
Une intrusion sous la pluie
Profitant d’une forte averse survenue entre 20h et 21h, des individus non identifiés ont escaladé le mur de clôture de l’imprimerie avant de forcer la porte d’accès. Une fois à l’intérieur, ils se sont attaqués uniquement aux machines encore fonctionnelles, laissant intactes celles déjà à l’arrêt faute de pièces de rechange.
Le Groupe dispose de quatre machines d’impression, dont deux étaient déjà hors service. Les deux restantes assuraient tant bien que mal la production. Aujourd’hui, elles sont toutes inutilisables. Les malfrats ont endommagé la machine principale, capable d’imprimer huit pages A3 en deux passages, en arrachant notamment le compresseur qui régule la vitesse et le processus d’impression. Plusieurs rouleaux en cuivre et pièces essentielles du massicot — l’appareil servant à rogner le papier — ont également disparu.
Un sabotage ciblé
Pour Abdourahmane Diallo, employé de l’imprimerie, cette attaque n’a rien d’un simple vol de ferraille.
« Ce ne sont pas de petits voleurs. Ils savaient exactement quelles machines faisaient tourner l’imprimerie. Ils ont tout pris : des pièces de rechange, des boulons, des vis… Ils avaient même préparé des seaux remplis d’éléments démontés qu’ils ont laissés à l’extérieur », témoigne-t-il, encore sous le choc.
Un précédent inquiétant
Ce n’est pas la première fois que l’imprimerie du Lynx-Lance est visée. Dans la nuit du 7 au 8 octobre, une première intrusion avait déjà provoqué d’importants dégâts. Les auteurs s’étaient attaqués au groupe électrogène de 100 KVA, indispensable pour compenser les coupures récurrentes d’électricité d’EDG. Ils en avaient démonté plusieurs pièces essentielles, rendant le générateur inutilisable.
Cette nouvelle attaque, deux semaines plus tard, achève de paralyser les installations du Groupe, mettant en péril la parution régulière de ses journaux.
Une atteinte à la liberté de la presse ?
Le Lynx-La Lance, connu pour son ton satirique et son engagement critique, voit dans ces actes une tentative d’intimidation. Si l’enquête permettra peut-être d’en savoir plus, beaucoup dans le milieu de la presse s’interrogent déjà : ces vandales cherchaient-ils vraiment du cuivre… ou voulaient-ils faire taire l’un des derniers journaux indépendants du pays ?
Source: lynxguinee