
Yaoundé, quartier Mbog Ebanda (Éleveur) ce 12 octobre 2025. Groupe scolaire privée bilingue Mewoulou. Il est 9h30. La cour est parsemée de quelques dizaines de personnes. Sur les bancs publics au millieu du domaine, une observatrice électorale suite et accompagne les usagers. Deux hommes accueillent les arrivants, qu’ils orientent : »Monsieur, s’il vous plaît, on peut vous aider? », répètent-ils. Ils demandent la carte d’électeur, puis dirigent vers le bureau de vote. En cas d’absence du précieux sésame, ils prennent des informations sur l’inscription sur les listes électorales, sa date et le lieu de résidence.
Devant les bureaux de vote, les électeurs fouillent les noms sur les listes affichées depuis le petit matin. »Je ne vois pas mon. « , s’inquiète une dame devant le bureau A. Un autre lui l’oriente vers la salle B. Là, elle trouve son nom. »Enfin », soupire-t-elle. Une autre sort de la salle, souriante: »ça va vraiment vote » en essuyant l’encre sur son auriculaire droite. Ceux qui ont déjà exercé leur devoir citoyen ne semblent pas pressés de partir. On les voit se pavaner dans la cour de l’école, se photographiant, commentant l’actualité. »Je vais surveiller mon vote. Je vais attendre sur place autant que possible. Si je me sens fatigué, je rentrerai me reposer, quand il y aura déjà beaucoup d’autres personnes, pour revenir dans l’après-midi.
Ce qui explique le désert humain dans les rues de la capitale. Du Carrefour Éleveur à Tsinga -Sous-préfecture, en passant par les quartiers Nlongkak et Bastos, des groupuscules de personnes papotent en bordures de route. Aucun commerce ouvert. Les quelques éléments de la police qui assurent la sécurité par endroits, n’ont rien à se mettre sous la dent.