A-t-on idée de rire du malheur d’autrui ou de se réjouir, quand la mauvaise intention actionnée contre la victime se retourne plutôt, contre le malfaiteur ? De façon formelle, nous dirons, non ! Sans pour autant omettre de dire qu’il y a des exceptions qui surviennent quelques fois et qui font pouffer de rire, malgré le dommage subi.
La scène, que nous vous rapportons ici, illustre parfaitement le sujet abordé. Elle n’est pas imaginaire, mais bien réelle. Elle s’est produite, il y a peu, ici même à Conakry, précisément à Lambandji. Nous la trouvons bonne à partager, pour servir d’inspiration et de source de protection, pour chaque usager.
M. S., un cadre dont nous taisons l’identité, à sa demande, en est la victime. Un jour, en fin d’après-midi, alors qu’il rentrait à la maison, après une journée de travail bien accompli, il s’arrête en chemin, pour faire une emplette. C’est là qu’il a été victime de vol. On a brisé la vitre de la portière arrière de son véhicule pour s’emparer du sac se trouvant à l’intérieur. Il n’imaginait pas être, un jour comme ça, la cible de voleurs qui offensent son véhicule. Et pourtant, c’est bien ce qui lui est arrivé !
Dans son pickup, double cabine, M. S. avait des documents et un ordinateur, rangés dans un sac et placés sur le siège arrière, côté gauche. La vitre était remontée.
C’est pendant qu’il était stationné sur le bas-côté de la route que les deux bandits, sur moto, sont arrivés au niveau du véhicule, pour l’offenser. Ils ont cassé la vitre de la portière pour s’emparer du sac. C’est au moment de s’enfuir, que M. S., terminant sa course, les aperçoit. Il bondit aussitôt, pour traverser la route et crier, au secours ! au voleur ! mougnéti ! (voleur, en susu).
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Ces cris ont alerté les citoyens qui ont amplifié la clameur. Et c’est alors que s’est déclenchée une course poursuite contre les filous. M. S. sur moto, en compagnie d’une bonne dizaine d’autres motocyclistes (taxis et privés) qui se sont spontanément engagés à rattraper les malfaiteurs.
La course poursuite a continué sur des kilomètres, à travers le quartier. Les voleurs ont tourné en rond, pour semer leurs poursuivants. M. S., leur victime, en faisait partie. La clameur aidant, l’alerte s’est propagée partout, faisant sortir les gens, tout le temps du passage de la bruyante colonne. Il en a été ainsi, jusqu’au moment où les brigands, sont tombés et les gens se sont jetés sur eux. Ils furent violemment battus. Et, c’est pendant qu’on les rossait à sang, qu’ils ont, eux-mêmes, été victimes de vol. En effet, profitant de la cohue et du tumulte ambiant, d’autres voleurs se sont emparés du sac volé, mais aussi de leur moto et ont disparu, incognito. Les bandits furent conduits au commissariat central de Nongo, pour la suite des enquêtes.
De prime abord, ils ont été sommés de rendre à M. S., un ordinateur de la même marque que celui qu’il a perdu, moins le sac et les documents qu’il contenait, qui ont disparu, sur les lieux de leur interpellation.
Nous voici, en face de voleurs volés. Ils ont cassé une vitre de portière, pour s’emparer d’un sac, mais pour finir, eux-mêmes ont été délestés du même sac, par d’autres voleurs qui ont aussi emporté leur moto.
Tout cela, sans compter la sévère bastonnade, subie, suivie de leur arrestation pour vol.
Si tous les vols se finissaient ainsi, peut-être bien que cela aurait contribué à les réduire. Restons prudent et vigilant sur la route !