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SENEGAL-SOCIETE-CULTURE
Kédougou, 18 oct (APS) – La communauté Djallonké, l’une des quatre ethnies minoritaires prenant part au festival des minorités de Kédougou, a offert au public une prestation riche en couleurs, mettant en lumière le potentiel culturel de cette communauté largement présente dans le département de Kédougou, particulièrement dans l’arrondissement de Fongolimbi.
Présente aussi dans les communes de Dimboli (Kédougou) et de Médina Bafé (Saraya), ainsi qu’en Guinée et au Mali, la communauté Djallonké a profité de ce rendez-vous culturel, prévu jusqu’à dimanche, pour présenter plusieurs facettes de son patrimoine qu’elle souhaite faire rayonner au niveau national et international.
Faly Keita, responsable de la commission culture de l’Association des Djallonké et adjoint au président de la commission culture de l’Association des minorités ethniques, a coordonné la prestation culturelle de la communauté.
”Nous avons présenté au public la danse des masques, une expression de joie de la communauté Djallonké. Chaque fois que les sages du village ou une partie de la population en font la demande, les masques se produisent sur la place publique. C’est une de ces facettes que nous avons voulu partager lors de ce festival”, a-t-il expliqué.
La démonstration a également été marquée par la présence de jeunes filles vêtues d’habits traditionnels, ornées de tresses, de parures, de perles et tenant de petites calebasses qu’elles balançaient au rythme des pas de danse.
”Nous avons montré la danse des jeunes filles, exécutée lors des mariages, des baptêmes ou des corvées agricoles. Ces moments sont souvent suivis de soirées culturelles où les jeunes se retrouvent pour célébrer leur culture”, a ajouté M. Camara, un autre membre de la communauté.
Selon lui, cette prestation met aussi en avant la place centrale de la jeune fille dans la société Djallonké.
”La jeune fille est accompagnée tout au long de sa vie, de la naissance jusqu’à l’âge adulte. Son accoutrement symbolise la fécondité et la préparation au mariage. Les parures qu’elle porte autour du cou et des reins traduisent cette bénédiction”, a-t-il précisé.
La culture Djallonké se distingue par la richesse de ses traditions, avec des fêtes et cérémonies propres, comme la fête des miradors, les corvées de set-setal dans les villages et les rites d’initiation.
”Nous organisons des soirées culturelles tous les deux ans, soit à Fongolimbi soit à Dimboli. Nous envisageons également de mettre sur pied des journées culturelles dans les prochains mois”, a indiqué M. Keita.

Malgré cette vitalité culturelle, la communauté Djallonké ne dispose toujours pas de données précises sur sa population.
”Nous n’avons pas encore d’estimation fiable du nombre de Djallonké vivant dans la région de Kédougou. Des tentatives ont été faites en 2000 et en 2012, sans succès. Nous cherchons aujourd’hui un mécanisme pour recenser nos membres, d’abord dans la région, puis à l’échelle nationale”, a confié M. Camara.
Le responsable culturel a enfin plaidé pour la décentralisation des activités culturelles afin de mieux ancrer ces traditions dans les zones de résidence de la communauté.
”Nous sollicitons l’appui des autorités pour pérenniser ces manifestations et organiser régulièrement des festivals ou des journées culturelles dans les localités Djallonké. Cela permettrait de maintenir la flamme et de transmettre cette belle culture aux jeunes générations”, a-t-il plaidé.
ABD/MK