
Image par Sven Lachmann de Pixabay
Une nouvelle étude révèle que les continents du monde s’assèchent à un rythme croissant, menaçant la disponibilité à long terme de l’eau douce et accélérant la montée du niveau de la mer, tandis que des millions de personnes à travers le monde sont déjà confrontées à de graves sécheresses.
L’étude, basée sur des données collectées entre 2002 et 2024 par deux missions de la NASA, a révélé que ces changements sont continus et s’accélèrent à un rythme alarmant. Bien que les sécheresses de courte durée ne soient pas rares, des études récentes ont noté des changements à long terme dans le stock total d’eau terrestre mondial. Le stock d’eau terrestre est la quantité totale d’eau stockée sur terre, y compris la glace, les eaux de surface, les eaux souterraines et l’humidité du sol.
L’étude conclut que les zones sujettes à la sécheresse augmentent d’une superficie équivalente à deux fois la Californie chaque année, soit environ un million de kilomètres carrés. Dans l’hémisphère Nord, cela donne naissance à ce que les chercheurs appellent des « méga-zones de sécheresse », qui sont des points chauds de sécheresse interconnectés à l’échelle continentale. Bien que certaines régions deviennent également plus humides, la balance penche fortement en faveur d’un assèchement généralisé. Ce changement est attribué, selon l’étude, à l’épuisement à grande échelle des eaux souterraines, qui est une diminution à long terme du stock d’eau dans les nappes aquifères due au pompage, notamment pour les usages agricoles.
Ce phénomène représente 68% des changements observés dans le stock d’eau terrestre. D’autres causes incluent la perte d’eau dans les régions de haute latitude, telles que le Canada et la Russie, où la glace et le pergélisol fondent en raison de la hausse des températures, ainsi que les vagues de sécheresse extrême en Amérique centrale et en Europe. Selon les auteurs, les implications de cette tendance sont profondes et peuvent être ressenties à l’échelle mondiale.
Au début des mesures de l’étude en 2020, environ 6 milliards de personnes, soit 75% de la population mondiale, vivaient dans des régions où les ressources en eau douce diminuaient. La réduction de la disponibilité de l’eau sur terre entraîne un apport accru en eau de mer, ce qui accélère finalement l’élévation du niveau de la mer. L’étude met en garde contre le fait que ce processus contribue désormais davantage à la montée du niveau de la mer que la fonte des calottes glaciaires.
Cette recherche fait suite à la publication d’un rapport de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, qui a conclu que certaines des sécheresses les plus graves jamais enregistrées se sont produites depuis 2023. Avec l’augmentation des niveaux de sécheresse, des dizaines de millions de personnes, notamment en Afrique australe et de l’Est, sont poussées vers l’insécurité alimentaire, la malnutrition et la migration climatique forcée en raison des effets combinés de la mauvaise gestion de l’eau, du phénomène El Niño et du changement climatique.