
Le Président du Faso, Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré, a livré un discours d’une rare intensité à l’endroit des chercheurs, inventeurs et innovateurs, appelant à une véritable révolution scientifique, technologique et industrielle. Face à un monde en mutation rapide, il a exhorté les Burkinabè à rompre avec la dépendance extérieure et à bâtir, par eux-mêmes, les fondements d’une souveraineté durable.
Investir dans la recherche et l’innovation endogène
Le Chef de l’État a d’abord salué l’engagement des chercheurs et innovateurs burkinabè, avant d’annoncer une mesure phare : l’équipement du pays en matériels de recherche de dernière génération d’ici le premier trimestre 2026.
Ces équipements seront installés dans un centre technologique, destiné à offrir à tout inventeur ou créateur les outils nécessaires à la concrétisation de ses idées.
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Ce centre s’inscrit dans une dynamique de structuration de l’écosystème national de l’innovation, aux côtés d’une autre plateforme.
Désormais, a-t-il insisté, les entreprises seront tenues de contribuer à la recherche et à l’innovation, dans une logique d’autosuffisance collective.
Changer les mentalités et bannir la paresse
Dans un ton direct, le Capitaine Traoré a dénoncé sans détour la paresse intellectuelle et le consumérisme qui freinent le développement du continent. « Si l’Afrique est le berceau de l’humanité, il faut se demander pourquoi elle est aujourd’hui dernière », a-t-il déclaré.
Selon lui, beaucoup de citoyens n’exploitent qu’une infime partie de leurs capacités et s’abritent derrière des modèles de travail importés, inadaptés aux exigences actuelles. Il a appelé à un sursaut collectif fondé sur le travail, la rigueur et la créativité.
Produire localement pour rompre la dépendance
Revenant sur la question économique, le Président du Faso s’est insurgé contre les importations excessives qui vident les caisses du pays pour des produits basiques tels que les vêtements, ventilateurs, climatiseurs ou meubles de bureau.
Désormais, a-t-il tranché, aucun meuble de luxe ne sera importé pour les administrations. L’État privilégiera la production locale, encourageant les artisans, menuisiers et soudeurs burkinabè à répondre aux besoins nationaux. Une orientation claire vers la souveraineté économique et la valorisation du savoir-faire national.
Science, patriotisme et sécurité nationale
Dans un contexte de guerre contre le terrorisme, le Chef de l’État a également souligné l’importance de l’innovation dans la défense nationale. Il a invité les scientifiques à s’impliquer dans la production locale de moteurs, de poudre et d’explosifs pour renforcer la capacité opérationnelle du pays.
Tout en promettant un accompagnement direct de la Présidence, il a réaffirmé que le Burkina Faso a besoin de chercheurs à la fois compétents et patriotes. « Avoir la tête pleine de savoir ne suffit pas, il faut aussi avoir le cœur plein de patriotisme », a-t-il martelé.
Pour stimuler davantage la créativité scientifique, le Capitaine Traoré a enfin annoncé la multiplication par cinq des récompenses destinées aux inventeurs, signe fort d’un engagement en faveur de la recherche appliquée et du génie national.