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Le système éducatif burkinabè traverse une crise profonde, selon le professeur certifié de philosophie Aimé Bado. Invité sur Burkina 24 TV dans le cadre de la nouvelle émission « Nous Vaincrons », l’enseignant a dressé un tableau du secteur, qu’il qualifie d’« agonisant », tout en appelant à une refonte urgente pour répondre aux défis de l’heure.
Des forces politiques et pédagogiques réelles
Malgré la gravité du constat, le professeur Aimé Bado reconnaît que le Burkina Faso dispose de leviers positifs. Il salue la volonté politique traduite à travers le Plan sectoriel de développement de l’éducation (PSDE) 2017-2030, qui témoigne d’un engagement de l’État en faveur du renforcement du système éducatif.
Sur le plan pédagogique, il met en avant l’Approche par Compétence (APC), un modèle qu’il juge « très bon » car il privilégie la réflexion et la participation active des apprenants. Toutefois, il regrette que les moyens nécessaires à sa mise en œuvre efficace soient largement insuffisants.
Un système jugé dépassé et déconnecté du marché
Selon le philosophe, l’enseignement burkinabè reste trop théorique et abstrait, loin des besoins réels du marché du travail. « Le système est dépassé, il ne donne pas de valeur concrète à l’élève », déplore-t-il. Conséquence directe : de nombreux diplômés, bacheliers, techniciens ou titulaires de BEP, peinent à s’insérer professionnellement et dépendent encore de l’État pour leur survie économique.
Deux autres faiblesses majeures sont pointées du doigt : le manque de formation continue des enseignants, la faiblesse de la formation initiale, particulièrement au sein de l’École normale supérieure (ENS) de Koudougou, confrontée à des insuffisances en infrastructures et en matériel didactique.
Technologie et motivation : les clés de la renaissance éducative
Pour sortir de cette impasse, le professeur Aimé Bado appelle à moderniser le système éducatif afin qu’il devienne « la fille de notre temps ». Il plaide pour une intégration accrue des technologies numériques, plateformes interactives, centres multimédias, vidéoprojecteurs, afin de rendre l’enseignement plus pratique et plus ancré dans la réalité.
Il insiste également sur la nécessité de revaloriser la condition enseignante. « Les enseignants sont appelés à travailler avec leurs propres moyens, sans reconnaissance suffisante », déplore-t-il.
Le professeur Bado exhorte enfin les autorités à « prendre à bras-le-corps la question de l’éducation » et invite les enseignants à ne pas céder au découragement. « Nous devons continuer à donner le meilleur de nous-mêmes, malgré les difficultés », a-t-il conclu.
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