
Par Nabil D. – Le Makhzen persiste dans une posture d’aveuglement délibéré. Alors que l’ONU vient de réaffirmer sans ambiguïté que la question du Sahara Occidental demeure une affaire de décolonisation, Rabat continue d’ignorer cette réalité fondamentale. Ce déni n’est pas un simple oubli ou une erreur de jugement, mais un refus calculé de voir la vérité en face. La diplomatie marocaine s’abreuve aux contes et promesses illusoires distillés par le conseiller américain, Massad Boulos, qui lui vend la camelote du prétendu soutien à son chimérique plan d’autonomie.
Les gesticulations diplomatiques marocaines se révèlent pathétiques. Le royaume n’hésite pas à multiplier les annonces fracassantes, à ouvrir des consulats dans les territoires sahraouis occupés, espérant ainsi «normaliser» une situation illégale. Washington peut ouvrir mille consulats à Dakhla, cela ne changera rien à l’essentiel : c’est à Manhattan, au siège de l’ONU, que se joue réellement le sort du Sahara Occidental. Les manœuvres marocaines ne sont que de la poudre aux yeux, destinées à masquer l’impasse politique dans laquelle se trouve le royaume.
La communauté internationale, dans son écrasante majorité, continue de soutenir le processus onusien, qui repose sur un principe clair : la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui. Toutes les tentatives unilatérales du Maroc pour imposer son plan d’autonomie sans consulter la population concernée sont illégales et vouées à l’échec. Le royaume se cramponne à un mirage qui ne tiendra pas face à la légitimité internationale.
Le conseiller de Donald Trump incarne ce mirage. Ses promesses de soutien inconditionnel au plan marocain n’ont jamais réussi à faire évoluer la position officielle de l’ONU ni à convaincre la majorité des Etats membres. Les Etats-Unis relativisant eux-mêmes leur discours en adjoignant à leur obsolète soutien la nécessité de parvenir à une solution qui doit être acceptée par toutes les parties au conflit. Ce faux-semblant diplomatique est aujourd’hui mis à nu par la dernière décision onusienne, qui vient rappeler que la question du Sahara Occidental est d’abord une question de justice et de décolonisation. Le régime marocain, au lieu d’entendre ce message, continue de s’enfermer dans son déni, préférant les fantasmes sédatifs à l’implacable réalité.
La dernière décision des Nations unies est sans appel : le Sahara Occidental n’est pas une affaire de souveraineté territoriale marocaine, mais un territoire sous occupation, dont le peuple réclame légitimement la liberté. Tant que Rabat refusera de reconnaître cette vérité, il restera isolé, prisonnier de ses illusions et de ses mensonges.
L’histoire ne se réécrit pas à coup de consulats et de discours creux. C’est à l’ONU, siège de la légitimité mondiale, que tout se joue, et là réside l’avenir du Sahara Occidental. Pas sur un plateau de télévision où Massad Boulos enivre les Marocains de fausses promesses qu’il sait lui-même irréalisables.
N. D.