
Le projet de loi de finances pour l’année 2026, élaboré sous le slogan “Justice sociale et développement régional équilibré”, confirme la volonté du gouvernement de Sarra Zaâfrani Zenzeri de poursuivre la politique de soutien ciblé aux produits de base, aux carburants et au transport public, tout en renforçant les programmes sociaux et le rôle des entreprises citoyennes dans la promotion d’un développement régional plus équitable.
Le gouvernement doit transmettre ce mercredi 15 octobre 2025 au Parlement les projets de loi de finances et du budget de l’État pour 2026, conformément aux délais constitutionnels.
Poursuite du soutien et appui social
Le texte prévoit la poursuite du soutien ciblé des produits de première nécessité, des hydrocarbures et du transport collectif, afin de protéger le pouvoir d’achat des ménages à revenu limité, de stabiliser les prix et de réduire les coûts de production et de transport pour les entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises.
Parallèlement, le gouvernement s’engage à poursuivre la régularisation de la situation des ouvriers des chantiers, à intégrer les enseignants suppléants et les encadrants scolaires, et à lancer le programme de recrutement des titulaires de doctorat. Ces mesures s’inscrivent dans la volonté de réduire le chômage, en particulier parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, et de renforcer les fondements de l’État social.
Par ailleurs, le projet de budget s’appuie sur les résultats positifs enregistrés en 2025, marqués par une croissance de 2,4 % au premier semestre, une inflation ramenée à 5 % en septembre, ainsi que par la stabilité des prix du pétrole et la baisse notable des prix alimentaires à l’échelle mondiale.
Ces performances nourrissent les projections pour 2026, première année de mise en œuvre du nouveau plan quinquennal 2026-2030, conçu dans le cadre d’une vision de développement global, continu et équitable, visant à renforcer la cohésion sociale et à répondre aux priorités de la période.
Le document du ministère des Finances précise que le projet de budget 2026 s’inscrit dans une vision intégrée, visant à consolider la justice sociale, à préserver les équilibres macroéconomiques et financiers, et à assurer un développement régional équilibré, en consacrant le rôle central de l’État comme moteur du développement inclusif.
Hypothèses et cadre macroéconomique
Les estimations du projet de budget reposent sur plusieurs hypothèses économiques : un taux de croissance supérieur à celui de 2025, la stabilité du dinar tunisien face aux principales devises, une hausse de la demande extérieure et une croissance mondiale de 3 % en 2026, une progression de 1,2 % du PIB dans la zone euro et un prix moyen du baril de Brent estimé à 63,3 dollars contre 66 à 70 dollars en 2025.
Le projet prévoit également l’élaboration d’un calendrier de remboursement des dettes (principal et intérêts) pour 2026, dans le respect de l’équilibre global du budget et du bon déroulement des dépenses publiques.
Le respect des engagements financiers de l’État, notamment au titre du service de la dette publique, demeure une priorité budgétaire, reflétant la solidité des équilibres financiers et contribuant à renforcer la crédibilité du pays auprès des institutions internationales et des marchés financiers mondiaux.
Réforme du secteur public et gouvernance
La période à venir sera marquée par la poursuite des réformes du secteur public, notamment à travers l’accélération de la mise en œuvre des plans de restructuration financière et technique des entreprises publiques en difficulté.
Ce programme de réforme vise à améliorer l’efficacité de la gestion, renforcer les équilibres financiers, assurer la pérennité des entreprises publiques et accroître leur compétitivité.
Le gouvernement compte également revoir les modes de gestion des institutions publiques afin de renforcer leur performance financière et leur capacité à soutenir les efforts de l’État, tout en garantissant le respect de ses engagements internes et externes.
Sur le plan social, la Tunisie poursuivra le renforcement des transferts sociaux considérés comme un outil essentiel de redistribution des revenus et de lutte contre la pauvreté, notamment à travers le renforcement du système de sécurité et de protection sociale.
Les efforts d’inclusion financière et économique des catégories vulnérables seront intensifiés, notamment par la création de lignes de financement destinées à soutenir l’entrepreneuriat collectif, en particulier chez les femmes et les jeunes.
Le projet accorde également une attention particulière aux entreprises citoyennes, appelées à jouer un rôle majeur dans la réduction des disparités régionales et la promotion d’un développement local plus équitable.
Une approche renouvelée et une vision à long terme
Le ministère des Finances précise que la préparation du budget 2026 s’est faite en cohérence avec la nouvelle approche du plan de développement, reposant sur les résultats attendus de 2025 et sur un ensemble de principes directeurs.
Cette approche vise à repenser le rôle social de l’État, à donner un nouvel élan à l’économie nationale, à corriger les déséquilibres existants et à saisir les opportunités offertes par les contextes national et international.
Elle s’appuie sur les principes constitutionnels du droit au développement équitable, ainsi que sur les axes du nouveau mandat présidentiel placé sous le signe du « bâtiment et de la construction », couvrant les domaines sociaux, économiques, régionaux, institutionnels, législatifs et environnementaux.
Il est à noter que le document des grandes lignes du projet de budget 2026 ne comporte aucune donnée chiffrée ou statistique détaillée à ce stade.