
Un groupe de personnalités politiques, d’universitaires et d’activistes tunisiens a annoncé, ce mercredi 15 octobre 2025 à Tunis, la création d’une nouvelle initiative politique baptisée “Engagement national – Eltizam Watani”, destinée à promouvoir un régime civil, démocratique et inclusif en Tunisie.
La rencontre s’est tenue en présence de Mohamed Ennaceur, ancien président de l’Assemblée des représentants du peuple, de plusieurs figures du Parti destourien libre, du professeur de droit constitutionnel Amine Mahfoudh, ainsi que de diverses personnalités issues du monde universitaire et des droits de l’homme.
Un pacte moral et politique pour la refondation de l’État
Le professeur Amine Mahfoudh a expliqué que cette initiative est le résultat de concertations entre différentes sensibilités nationales, au-delà des anciens clivages, et vise à bâtir un cadre de gouvernance démocratique fondé sur la participation et la responsabilité.
“Cette initiative naît d’un sentiment d’inquiétude face à la situation actuelle du pays. La Tunisie mérite une nouvelle chance pour se rassembler, non pour se diviser”, a-t-il déclaré.
Le document fondateur, intitulé “Engagement national”, a été soumis à plusieurs courants politiques et intellectuels. Il se présente comme un pacte éthique et politique, un contrat symbolique appelant à un sursaut collectif pour reconstruire l’État tunisien dans le respect des principes démocratiques.
Pour Adnane Haj Omar, l’un des initiateurs du projet, cette démarche répond à la crise sans précédent que traverse la Tunisie sur le plan politique et institutionnel.
L’objectif, selon lui, est de mettre en place un cadre constitutionnel et légal rénové, établissant un régime républicain civil, fondé sur la séparation des pouvoirs, la révision du code électoral et la création d’institutions constitutionnellement protégées.
L’initiative entend aussi abroger les textes jugés anticonstitutionnels ou liberticides, notamment le décret-loi n°54 de 2022, considéré comme attentatoire à la liberté d’expression et contraire aux standards internationaux des droits humains.
“La Tunisie vit aujourd’hui un véritable désert politique, aggravé par des lois répressives qui étouffent la liberté d’expression”, a ajouté Haj Omar.
Une ouverture à toutes les forces politiques
Le texte de l’initiative sera prochainement soumis à l’ensemble des partis politiques et acteurs civiques pour signature et approbation.
Selon Haj Omar, la finalité est de bâtir un État démocratique qui n’exclut aucun citoyen, valorise la compétence et mobilise toutes les énergies nationales au service de l’intérêt public.
Dans une brève intervention, Mohamed Ennaceur a appelé à une mobilisation collective pour restaurer la démocratie tunisienne.
“Nous devons tous œuvrer pour une Tunisie démocratique qui garantisse une vie digne aux générations futures et crée les conditions d’un développement économique et social durable”, a-t-il souligné.