La 5e édition du Salon Régional de l’Artisanat (SARA) a officiellement ouvert ses portes ce vendredi 24 octobre 2025 à Tenkodogo, chef-lieu de la région du Nakambé. L’événement se tiendra jusqu’au 31 octobre sous un thème résolument tourné vers l’avenir « Artisanat burkinabè et industrialisation : quelle contribution à la souveraineté nationale ? ».
Le lancement de cette édition, qualifiée de « l’édition de la maturité », est une occasion pour les autorités de réitérer le rôle stratégique du secteur artisanal, qui contribue à hauteur de 30% au PIB et emploie près de deux millions de personnes au Burkina Faso.
Le choix de Tenkodogo pour abriter ce salon n’est pas anodin. Le Gouverneur de la région du Nakambé, le Colonel Aboudou Karim Lamizana a souligné que l’événement est un acte de résilience.
«La commune de Tenkodogo, à l’instar d’autres localités du Burkina Faso, vit depuis quelques années une crise sécuritaire. Les effets immédiats sur le secteur de l’artisanat sont essentiellement la perturbation des chaines d’approvisionnement», a-t-il rappelé.
Accueillir donc le SARA, qui apparait comme un évènement incontournable pour booster l’économie locale et renforcer la résilience des populations, est une fierté, selon le Gouverneur.

Le thème central du SARA 2025 dominera les échanges tout au long de cette semaine de promotion de l’artisanat. D’ailleurs ce thème réfute l’idée que l’artisanat et l’industrialisation seraient antinomiques.
Le Ministre du Développement Industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes Entreprises, Monsieur Serge Gnaniodem Poda, a insisté sur la connexion forte entre les deux.
«L’artisanat, à travers ses chefs-d’œuvres, peut produire des matières premières qui serviraient à l’industrie. Et l’industrie aussi, en retour, peut permettre à l’artisanat d’améliorer sa productivité», a-t-il indiqué.

Le parrain de l’événement, Adama Luc Sorgho, Ministre des Infrastructures et du Désenclavement, a insisté sur le lien intrinsèque entre l’artisanat et les infrastructures.
Tout en qualifiant le SARA « d’hymne au travail manuel, une affirmation de notre souveraineté économique et un symbole de la résilience», le Ministre Sorgho a rappelé que les artisans (forgerons, tisserands, potières) sont les premières industries du peuple.
Le Premier Ministre, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, qui a présidé la cérémonie, a précisé cette vision en annonçant que le gouvernement veut faire de ce nexus un élément clé de sa stratégie de développement endogène.

«L’industrialisation n’est pas seulement liée à de grandes usines ou à des machines modernes. Elle commence par la transformation intelligente des savoir-faire artisanaux», a-t-il affirmé.
Il a cité pour exemple, la valorisation du coton filé localement ou de la production d’objets utilitaires à partir du cuir, du bois, du bronze ou du textile. Pour concrétiser cette ambition, des mesures sont déjà en place, notamment l’institution de quotas d’enlèvement à l’importation de produits similaires fabriqués au Burkina Faso.
L’objectif est de soutenir l’écoulement des produits nationaux, réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur et œuvrer à la refondation économique du pays.

Le SARA 2025, vitrine d’une semaine d’échanges et d’expositions, se veut être le point de rencontre de la tradition et de la modernité.
Le Ministre Poda a invité l’ensemble de la population à venir visiter, prendre connaissance et acquérir des produits pour soutenir ainsi les artisans du Pays des Hommes intègres.
Akim KY
Burkina 24