La Police Municipale de Ouagadougou a sonné la fin de la sensibilisation et le passage à la répression systématique. Depuis le 14 novembre 2025, une opération de contrôle vise à éradiquer l’occupation illégale du domaine public, notamment par les garages automobiles et les épaves qui encombrent dangereusement les rues de la capitale. Cette action fait suite à un constat d’échec des injonctions émises dès la fin du mois d’août.
Le quartier de Saint Léon, dans les environs du projet Zaca, fut le premier à subir le courroux des autorités. Malgré un premier avertissement donné le 28 août, l’équipe de contrôle de la police municipale a constaté la persistance de garages à ciel ouvert et d’épaves de véhicules.
Des véhicules mal stationnés ont été immédiatement mis en fourrière, des convocations distribuées, et des garages ont été fermés. Des contrôles similaires ont été menés à Ouaga 2000 et à la Patte d’Oie.
L’opération se base sur des textes clairs, comme l’explique le Contrôleur de police municipale Achille Zoundi , chef de la section de contrôle des stationnements.
« Il s’agit d’une opération qui a pour but de faire appliquer la réglementation en matière d’occupation du domaine public, en référence à la délibération 2010-06 et également de faire appliquer les dispositions en ce qui concerne le stationnement », a-t-il expliqué.

Achille Zoundi insiste sur l’illégalité de la situation constaté lors de cette sortie terrain. « La réglementation est assez claire, on ne peut pas déposer des épaves de véhicules dans la rue, devant chez soi, pendant 3, 4, 5 jours.
C’est formellement interdit », a-t-il ajouté. Il rappelle que les équipes sont repassées après l’opération du 28 août pour vérifier si les injonctions avaient été respectées, mais que le constat fut accablant.

Au-delà de l’ordre urbain, la Police justifie cette répression par des impératifs sanitaires et sécuritaires. Le dépôt d’épaves et les garages sauvages sont de véritables nids à insalubrité. « Ces opérations ont pour but aussi de protéger notre environnement, en ce qui concerne la sécurité de nos enfants, la sécurité de nos ménages, de nos familles, parce que la plupart de ces garages-là sont installés au milieu des concessions », a confié l’Officier.
Le chef de section de contrôle des stationnements de la Police municipal a souligné également l’impact sur la salubrité notamment le déversement d’ordures et d’huile de vidange et la nécessité de fluidifier le passage dans les quartiers. Le message aux contrevenants est désormais sans appel. « Il n’y aura pas de sensibilisation, comme les gens aiment le dire chaque fois. Non, dès qu’on va arriver, ce sera la répression », a prévenu Achille Zoundi.

Face à la détermination des autorités, certains professionnels s’engagent à changer. À la Patte d’Oie, Ablassé Joël Zabré, propriétaire d’un garage, a exprimé sa compréhension. Reconnaissant l’occupation de la voie, il explique que certains véhicules sont déposés pour des réparations rapides. Il s’engage néanmoins à ne pas récidiver.

« On ne peut pas revenir trouver ça comme ça parce que nous aussi on va essayer d’arranger pour les usagers parce que c’est une voie de passage, on va essayer d’arranger pour que la voie soit libérée », a-t-il promis.
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L’opération se poursuivra dans les jours à venir. La Police invite instamment tous les citoyens à se conformer à la loi et à procéder à l’enlèvement des épaves et des véhicules gênants, car l’heure est à l’application stricte des sanctions.
Akim KY
Burkina 24