À écouter certains discours de Cellou Dalein Diallo, on peine à comprendre qui en est réellement leur auteur. Quiconque en est l’auteur devrait faire un effort de cohérence. Car les contradictions deviennent trop évidentes pour passer sous silence.
Cellou Dalein Diallo refuse aujourd’hui de soutenir un candidat à l’élection présidentielle du 28 décembre, prétextant que participer à ce scrutin reviendrait à « légitimer » le régime du Général Mamadi Doumbouya. Position de principe ? Peut-être. Mais encore faudrait-il qu’elle s’accorde avec son propre passé politique.
Car n’est-ce pas lui qui avait boycotté le double scrutin référendaire et législatif de 2020, avant de participer quelques mois plus tard à la présidentielle de cette même année, dont l’issue, chacun le savait, était largement prévisible ?
N’est-ce pas encore lui qui, en 2021, après le coup d’État du 5 septembre, s’était porté parmi les émissaires des nouvelles autorités auprès des organisations régionales et internationales, avant de renier ce soutien improvisé ?
Le refus actuel de soutenir un candidat — fût-il Abdoulaye Yéro Baldé ressemble moins à une posture morale qu’à une stratégie visant à se maintenir dans le culte de l’homme providentiel. Car soutenir Yéro Baldé reviendrait à admettre une évidence qui semble le déranger : ce dernier est en train de lui ravir progressivement la seule position symbolique qu’il lui reste, celle de chef de file de l’opposition. Mais sauf que ce dernier se prépare à être le prochain locataire de Sekhoutoureya.
L’histoire politique de notre pays est en train de s’écrire, et certains semblent redouter que la page se tourne sans eux. Mais qu’ils le veuillent ou non, la dynamique actuelle est claire : le Président Abdoulaye Yéro Baldé s’achemine vers une victoire dès le premier tour. Et aucune manœuvre d’isolement ou de calcul politique ne pourra ralentir cet élan.
La Guinée avance. Et ceux qui s’accrochent encore aux incohérences du passé risquent d’être balayés par la cohérence du changement.
Aly Souleymane Camara, coordinateur du mouvement « La voie du Salut Républicain » et membre du FRONDEG