Par Houari A. – Une scène rare et d’une intensité inédite s’est produite cette semaine à la Knesset, le Parlement israélien. Des soldats et des vétérans de l’armée israélienne ont interrompu une réunion officielle pour protester contre ce qu’ils décrivent comme un «abandon total» de la part du gouvernement. Leurs cris – «Nous sommes des malades mentaux, vous êtes en train de nous tuer !» – ont résonné dans la salle, traduisant un désespoir profond face à une crise silencieuse : celle du mal-être psychologique des militaires israéliens, utilisés comme chair à canon par le régime fasciste de Tel-Aviv.
Depuis plusieurs mois, les chiffres apocalyptiques sur la santé mentale au sein des Forces de défense israéliennes (FDI) secouent l’opinion publique. Le taux de suicides y connaît une hausse sans précédent, tandis que le recours massif aux antidépresseurs devient, selon plusieurs sources, presque banal dans certaines unités. Des associations de vétérans affirment que des centaines de soldats souffrent de stress post-traumatique, souvent sans soutien suffisant de la part des institutions.
Lors de la réunion parlementaire, plusieurs anciens combattants ont pris la parole pour dénoncer l’inaction du gouvernement à leur égard. L’un d’eux, blessé lors de l’agression contre Gaza, a raconté son quotidien ponctué de crises d’angoisse et d’insomnies : «Après la guerre, plus personne ne veut entendre parler de nous.»
Les protestataires reprochent également au ministère de la Défense de minimiser l’ampleur du phénomène. Selon eux, la hiérarchie militaire privilégie encore une culture du silence et de la force, où parler de dépression ou de traumatisme reste tabou. «Dans l’armée, admettre qu’on va mal, c’est perçu comme une faiblesse», a confié un vétéran, envoyé à Gaza massacrer des enfants et des femmes.
Face à la colère grandissante, plusieurs députés de l’opposition ont exigé une enquête parlementaire sur la gestion de la santé mentale des soldats israéliens, preuve que, dans les faits, Israël a perdu sa guerre contre la résistance palestinienne.
H. A.
Erratum : Nous remercions le vigilant lecteur qui a attiré notre attention sur la contradiction contenue dans le dernier paragraphe de notre article. Il fallait lire, en effet : «[…] perdu sa guerre» au lieu de «gagné sa guerre». Toutes nos excuses.