Les études préparatoires aux travaux de démolition d’une partie menaçant ruine du bâtiment historique Kechlet El Battan, surplombant la route reliant El Battan à Tebourba, ont officiellement démarré.
Cette étape vise à préparer le dossier d’appel d’offres pour le choix de l’entreprise chargée de réaliser les travaux programmés, considérés comme la solution la plus sûre et la plus durable pour préserver la sécurité des passants et des usagers de la route.
Cette décision intervient à la suite de constats techniques faisant état d’un risque d’effondrement et d’une nécessité urgente d’intervention, selon les conclusions d’une réunion tenue récemment au siège du gouvernorat.
Un bureau d’études pluridisciplinaire a été sélectionné la semaine dernière, conformément aux critères fixés dans la consultation publique lancée précédemment.
Il dispose des moyens techniques et humains nécessaires pour exécuter les travaux dans les délais prévus et conformément aux normes exigées.
Lors de cette réunion, présidée par le gouverneur Mahmoud Chouaïeb et en présence de la déléguée d’El Battan, il a été décidé de créer une commission de suivi regroupant la direction régionale de l’Équipement et de l’Habitat, la municipalité, la délégation, l’Institut national d’amélioration et de sélection des chevaux, la direction régionale du développement agricole et la protection civile, sous la supervision du gouvernorat.
Cette commission assurera le suivi des études et des travaux programmés sur la partie la plus dégradée du bâtiment — la façade faisant face au siège de la municipalité d’El Battan — dont une partie du toit s’est effondrée depuis plusieurs années, représentant un danger imminent pour la circulation sur l’unique voie reliant El Battan à Tebourba.
Le gouverneur a insisté sur la nécessité d’accélérer la finalisation des études techniques et le lancement effectif des travaux de démolition, décidés après des expertises approfondies confirmant l’instabilité de la structure.
Il a également souligné l’importance de préserver la sécurité du reste du bâtiment et de conserver les éléments architecturaux anciens (tuiles, ferronneries, structures en bois) pouvant être restaurés ou réutilisés.
Le financement nécessaire, estimé à 200 000 dinars, est déjà disponible auprès de l’Institut national d’amélioration et de sélection des chevaux, dans l’attente de la détermination du coût final des travaux.
Ce projet a été validé après concertation avec l’Institut national du patrimoine, la protection civile, le ministère de l’Équipement, les services du génie militaire et d’autres structures concernées.
Il fait suite à la dégradation progressive du bâtiment, qui avait conduit la municipalité à installer un panneau d’avertissement « Bâtiment menaçant ruine » et le gouvernorat à prendre plusieurs mesures de régulation du trafic pour éviter tout danger.
Érigée au XVIIᵉ siècle, Kechlet El Battan est un édifice non classé ayant connu plusieurs transformations au fil du temps. Elle a notamment abrité une caserne militaire française entre 1883 et 1945 avant d’être affectée, en 1949, au ministère de l’Agriculture, qui l’a utilisée comme centre de l’Institut national d’amélioration et de sélection des chevaux.
L’annonce du projet de démolition partielle a suscité de nombreuses réactions citoyennes appelant à préserver la valeur historique et symbolique du bâtiment.
Dans un communiqué daté du 30 octobre, l’association Ajyal El Battan a salué les efforts des autorités pour assurer la sécurité publique, tout en exprimant ses craintes quant au risque d’effondrement complet de la structure.
L’association a appelé à une intervention prudente, respectueuse du patrimoine, et a invité l’Institut national du patrimoine à envisager l’inscription de Kechlet El Battan sur la liste des monuments d’intérêt historique, afin de favoriser sa réhabilitation dans le cadre d’un projet culturel ou social au service de la communauté locale.