Fuite des élites au Cameroun : quand les dirigeants se soignent et se marient à l’étranger :: CAMEROON
Un phénomène révélateur interroge la confiance que portent les élites camerounaises à leurs propres institutions. L’information récente concernant un maire ayant pris l’avion pour aller sceller son union à des milliers de kilomètres du pays, ainsi que le cas d’un directeur général d’hôpital dit de référence au Cameroun préférant se faire soigner à l’étranger, soulèvent une question fondamentale sur l’état de nos services publics.
Ces choix personnels, lorsqu’ils sont répétés parmi les personnalités publiques, dessinent un constat sévère. D’un côté, le système de santé national, qui comprend pourtant des établissements de premier plan comme l’Hôpital Général de Yaoundé, un fleuron présenté comme limitant les évacuations sanitaires grâce à son plateau technique. De l’autre, des responsables qui, en situation personnelle critique, semblent lui préférer des alternatives extérieures. Cette défiance des dirigeants camerounais envers les structures qu’ils sont censés représenter et améliorer n’est pas anodine.
Elle ouvre un débat sur le fossé potentiel entre les discours officiels et la réalité vécue. Si ceux qui dirigent ou bénéficient du système de santé camerounais ne lui font pas confiance pour leurs propres soins essentiels, quel message envoient-ils aux citoyens ordinaires ? Cette pratique, qualifiée par certains observateurs de « fuite des élites », va au-delà d’une simple préférence personnelle.
Elle questionne l’efficacité des investissements publics et la crédibilité des politiques de développement nationales. La légitimité même des efforts pour construire des institutions fortes est ébranlée lorsque leurs principaux bénéficiaires présumés les contournent au moment décisif. Sous ce régime, la cohérence entre les actions privées des dirigeants et leurs responsabilités publiques est donc mise à l’épreuve.
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