Au 31 décembre 2021, le Burkina Faso comptait 15 banques, selon la Commission bancaire de l’UEMOA. Elles font toutes autant qu’elles sont des fortunes diverses. Parmi ces banques qui exercent au pays des Hommes intègres, certaines d’entre elles, aujourd’hui, laissent entrevoir un modèle burkinabè qui marche et ce, parce que non seulement ce modèle fait des émules en Afrique, mais aussi présente, selon bien des spécialistes, des gages de performances car liquides. Elles n’étaient pas parties favorables, car le contexte sécuritaire difficile qui a pris ses quartiers depuis 2015, est une situation handicapante. Mais les acteurs du monde bancaire, au regard des résultats issus des études de la Commission bancaire de l’espace UEMOA, semblent avoir réussi à se maintenir et à améliorer leurs performances dans un milieu très concurrentiel et ce, au Burkina et dans d’autres pays africains. « Les banques burkinabè, dotées d’un modèle d’entreprise efficace, ont démontré leur succès à travers des stratégies commerciales, des pratiques opérationnelles et des innovations technologiques », déclare Dr Pousseni Bakouan, enseignant-chercheur en économie à l’Université virtuelle du Burkina. Un modèle qui jusque-là résiste aux intempéries sécuritaires et autres crises qui ont secoué le Burkina ces 10 dernières années. D’ailleurs, cette résilience de certaines banques burkinabè, leur donne quelques appétits. Trois d’entre elles s’illustrent de façon pragmatique car, depuis ces trois dernières années, elles ont décidé de conquérir l’Afrique. Un modèle qui s’exporte. « La résilience économique du Burkina Faso crée des opportunités de croissance, permettant aux banques nationales de soutenir le développement et la croissance du secteur privé », apporte-t-il comme réflexion.
La crise sécuritaire peut influer sur la stabilité économique
Une telle résilience et performance notée par des structures habilitées, semble avoir pour pilier un certain nombre d’offres bancaires. « En outre, la population jeune et en croissance ouvre des perspectives favorables pour des services bancaires axés sur la jeunesse, tels que les prêts étudiants, les comptes d’épargne et les services bancaires en ligne. Ainsi, malgré les défis, les banques burkinabè sont positionnées pour jouer un rôle crucial dans le développement économique et financier du pays », fait noter Dr Pousseni Bakouan. Selon ce spécialiste en système monétaire international, même si une persistance de la crise sécuritaire peut influer sur la stabilité économique et la confiance des investisseurs, la résilience économique du Burkina Faso crée, selon ce dernier, des opportunités de croissance qui permettent aux banques nationales de soutenir le développement et la croissance du secteur privé. Déjà, des stratégies d’achat des actifs d’investissement des banques et le rachat de filiales mis en œuvre par certaines banques tels que les groupes Coris et Vista semblent indiquer que ces acquisitions pourraient être bénéfiques, selon des experts du milieu. Dans ce contexte burkinabè, où les nouvelles autorités présentent un visage de politique économique locale, ces actions de ces banques burkinabè pourraient accompagner cette volonté politique à travers la génération d’investissements et le renforcement du secteur financier burkinabè. C’est l’avis de l’enseignant-chercheur, Pousseni Bakouan. L’image du Burkina Faso sur la scène africaine se verra renforcée car à travers ces initiatives, ces sociétés bancaires pourraient attirer des investissements significatifs. « Cette stratégie pourrait apporter des avantages substantiels à l’économie burkinabè, au secteur financier et à la position des différents groupes bancaires burkinabè », laisse-t-il apprécier. Cette vision stratégique de long terme, selon d’autres professionnels du domaine bancaire, peut être interprétée comme une réponse stratégique face à la tendance à la consolidation du secteur bancaire observée à l’échelle internationale.
Boureima KINDO
Eco-Brèves :
*DGI : Quatre modernisations « majeures » en cours
A l’occasion de la 14e conférence annuelle de la Direction générale des impôts, la première responsable de cette régie de recettes a annoncé que sa structure a engagé des modernisations « majeures ». Elle en a cité quatre au total. Ce sont : l’avènement des téléprocédures ; la structuration progressive des dossiers fonciers à travers SYC@D; la digitalisation croissante des actes par e-Document ; l’autonomisation de certains processus administratifs.
*UMOA-Titres : le volume des échanges estimé à plus de 160 milliards de FCFA du 24 au 28 novembre 2025
Le marché des titres publics de l’espace UMOA a révélé ses résultats de la semaine allant du 24 au 28 novembre 2025. En ce qui concerne cette activité hebdomadaire, l’on note que le marché sur lequel les Etats vont lever des fonds pour des besoins multiformes, a enregistré des échanges évalués à plus de 160 milliards de FCFA. Pour tout le mois de novembre, des pays membres de l’UMOA ont levé au total sur ce marché des capitaux, plus de 400 milliards de F CFA et ce, à travers les deux titres publics que sont les OAT (obligations adjudication du trésor) pour le long terme et les BAT (Bons adjudication du trésor) pour les prêts à court terme. Si le nombre de participants pour cette dernière semaine en question a enregistré une baisse de 20%, le volume d’échange global, lui, a connu une hausse estimée à plus de 55%.
*BAD : la finance climatique au cœur d’échanges à Koudougou
La BAD a organisé du 28 au 30 dernier à Koudougou, une formation sur la finance climatique. L’événement qui a réuni une cinquantaine de participants, entres autres, issus de ministères, structures publiques et institutions de recherche et du secteur privé, avait pour objectif, « de renforcer les capacités nationales en matière d’accès, de gestion et de mobilisation des financements climatiques, afin d’améliorer la résilience du Burkina face aux effets du changement climatique ». Ce programme qui concerne six pays africains (Burkina Faso, Djibouti, Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo et Tchad) ambitionne, à terme, de mobiliser des financements pour « au moins un grand projet climatique structurant par pays bénéficiaire ».
* BCEAO : un avis d’appel d’offres pour injecter 7 900 milliards de F CFA
Dans un avis d’appel d’offres, publié le 28 novembre dernier, la BCEAO (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), invitait les banques à souscrire à son 48e appel d’offres hebdomadaire d’injection de liquidité de l’année 2025 sur le guichet à une semaine. Pour cette opération, la Banque centrale offre aux banques, un volume de liquidité de 7 900 milliards. La date limite de soumission était fixée, à hier, 1er décembre 2025. Le taux minimum de cette soumission était fixé à 3,2500%, (principal taux directeur de la BCEAO).
Rassemblées par BK