Sauf miracle, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) va contrôler les dix conseils régionaux du pays. En tout, 25 252 électeurs (9 677 conseillers municipaux et 15 575 chefs traditionnels de 1er, 2ème et 3ème degrés) étaient appelés dans les urnes pour élire les 900 conseillers régionaux dont 200 chefs traditionnels. Le parti au pouvoir s’est imposé sur l’ensemble des régions, de par sa majorité obèse dans les conseils municipaux, pourvoyeurs de grands électeurs pour cette élection. Dans la plupart des départements, le parti au pouvoir s’est retrouvé seul en lice et l’élection n’a été qu’une simple formalité. Y compris dans le Mayo-Kani (Kaélé) où la liste du Mouvement démocratique pour la défense de la République (MDR) ont été retirées par Elecam la veille, suite à une décision de la Chambre administrative de la Cour suprême qui pourtant ne concernait pas la faction légale du parti fondé par feu Dakolle Daïssala, le Rdpc a eu la tâche facile.
De part et d’autres, notamment dans le Grand-Nord où le Rdpc avait à sur quelques rivalités, il y a eu des éclats de voix. Comme à Mokolo où Elections Cameroon (Elecam) a dû reprendre le scrutin, face aux contestations sur le bourrage des urnes par l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp). Tout a été repris, les premiers votes annulés. A la fin, le Rdpc qui avait perdu en 2020 dans ce département de la région de l’Extrême-Nord, renverse l’Undp par 157 voix (68,86%) et l’Undp 71 voix (31,14%), sur les 288 électeurs. Aussi, des tensions à Ngaoundéré ont failli virer à une bagarre entre les mêmes partis. L’Undp qui était le seul parti d’opposition à diriger un conseil régional, celui de l’Adamaoua, n’a pas réussi cette fois-ci à séduire certains conseillers municipaux du Rdpc comme ce fut le cas en 2020, pour pouvoir remporter le scrutin. Pour autant, le parti de Bello Bouba remporte l’élection dans la Vina, avec une courte avance : 93 voix contre 91 pour le Rdpc, et 11 bulletins nuls. C’est d’ailleurs le seul département de l’Adamaoua que l’Undp remporte. Aussi, l’Union démocratique du Cameroun (Udc) effectue une razzia dans le département du Noun qu’il a toujours contrôlé, face au Rdpc.
Dans le Nord, l’on croyait à une menace réelle du Front pour le Salut national du Cameroun (Fsnc) dont le parti a surpris l’opinion en se positionnant 2ème à la dernière élection présidentielle (avec 37% contre Paul Biya, 53,66%). Le Rdpc l’a emporté dans le fief d’Issa Tchiroma, président du Fsnc, où l’on croyait à un possible retournement de situation, dans la foulée de la présidentielle. Si le mot d’ordre du boycott décidé par la direction du parti a pas officiellement suivi ici, dans l’Adamaoua où Karamoko le conseiller spécial d‘Issa Tchiroma a clairement décidé de ramer à contre-courant, le parti n’a pas également profité de I’euphorie de la présidentielle. Troublé par la crise post-électorale qui a vu son président Issa Tchiroma s’exiler, le parti semble tanguer.
C’est donc parti pour une victoire du Rdpc qui devrait contrôler l’ensemble des dix conseils régionaux. Cette tendance devrait être confirmée au plus tard demain 02 décembre. Le Code électoral prévoyant que les résultats soient rendus publics au plus tard dans les 72h qui suivent le scrutin.