FRANCE :: Biens Mal Acquis : l’appartement parisien de Sonia Rolland au cœur de l’affaire Bongo
Vingt ans après l’acquisition d’un luxueux appartement parisien, l’ancienne Miss France, Sonia Rolland, se retrouve malgré elle au centre du volet gabonais de l’affaire tentaculaire des biens mal acquis. L’histoire débute en 2003, alors que la jeune femme, auréolée de son titre, reçoit un bien immobilier de 120 mètres carrés dans le très chic 16e arrondissement de Paris, d’une valeur estimée à l’époque à 800 000 euros. Ce cadeau lui est officiellement fait par Edith Bongo, en signe d’amitié et de reconnaissance pour l’image positive qu’elle véhiculait de l’Afrique. Sonia Rolland l’accepte sans se poser de questions, y voyant un geste de bienveillance.
Le dossier a pris une tout autre tournure avec l’ouverture de l’enquête judiciaire sur le patrimoine du clan Bongo en France. Les juges d’instruction ont découvert que l’appartement n’était pas un simple présent personnel, mais qu’il avait été acquis par l’intermédiaire d’une Société Civile Immobilière (SCI) gabonaise. Le financement de cette SCI proviendrait de fonds publics détournés du Gabon, notamment par le biais de transferts en espèces non déclarés. Cette découverte a fait basculer la situation pour l’ex-Miss.
Le 30 mai 2022, Sonia Rolland a été mise en examen pour recel de détournement de fonds publics, corruption et abus de biens sociaux. Si l’ancienne reine de beauté conteste fermement toute intention malveillante, plaidant la naïveté et l’ignorance totale de l’origine frauduleuse des fonds, l’instruction a jugé qu’à 22 ans, elle « aurait dû se douter » de la provenance du cadeau. L’enquête, qui vise au total vingt-quatre personnes, incluant des membres de la famille Bongo et la banque BNP Paribas, a été officiellement clôturée en mars 2025.
L’appartement, toujours en sa possession, reste la pièce maîtresse du dossier. Le Parquet National Financier (PNF) doit maintenant prendre ses réquisitions. La décision de renvoyer l’actrice devant un tribunal correctionnel ou de classer l’affaire est attendue. L’argument de son avocat, qui insiste sur la nécessité de ne pas juger la jeune femme de 2003 avec la conscience des enjeux actuels, est au cœur de sa défense. Cette affaire, emblématique des liens complexes entre la France et l’Afrique, jette une ombre persistante sur une partie du passé de l’actrice, rappelant la délicate question de la Françafrique et des responsabilités individuelles face aux systèmes de corruption étatique.
Pour plus d’informations sur l’actualité, abonnez vous sur :
notre chaîne WhatsApp