Le 26 novembre 2025, devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a annoncé que l’entreprise française Axens avait achevé une étude de faisabilité détaillée pour la réhabilitation de la Société nationale de raffinage (Sonara). Le coût total du projet est estimé à 300 milliards de francs CFA. L’étude propose des configurations techniques conformes aux normes actuelles, intégrant les nouvelles technologies de raffinage et les exigences environnementales du marché international.
Cette étape s’inscrit dans un calendrier déjà engagé. Le 13 août 2025, le conseil d’administration de la Sonara avait adopté le Plan d’accélération des mesures de restructuration et de réhabilitation (PARRAS 24), qui prévoit un retour au raffinage sous 24 mois. Selon le communiqué final, ce plan vise à restaurer les capacités essentielles de la société et à sécuriser l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. Sur le plan financier, il prévoit une recapitalisation des fonds propres et la recherche de partenaires pour couvrir les coûts de la réhabilitation.
Sur le plan technique, PARRAS 24 propose de remettre les installations dans leur état initial, avant l’incendie du 31 mai 2019 qui avait détruit une partie de la raffinerie. La société prévoit également un plan de gestion des effectifs pour renforcer les compétences internes en vue de la reprise d’activité, ainsi que l’intégration d’équipements modernes capables de traiter les bruts lourds produits au Cameroun et dans la sous-région. Cette adaptation doit réduire les pertes liées à l’ancienne configuration.
C’est en mars 2025 que la Sonara avait officiellement lancé les travaux préparatoires de sa réhabilitation avec le démarrage de l’étude confiée à Axens, prévue sur 42 semaines. Celle-ci inclut une analyse du marché, une étude technico-financière complète assortie d’un business plan finançable, la configuration de la nouvelle raffinerie conforme aux normes internationales sur le soufre, le benzène et les produits pétroliers, ainsi qu’une capacité de traitement renforcée. L’évaluation financière et économique, les plans techniques nécessaires à la mise en service et l’estimation du coût global et du calendrier des travaux figurent également au programme, marquant une étape clé vers la modernisation de l’outil national de raffinage.
Cette dynamique répond aux instructions du chef de l’État, qui avait approuvé dès le 22 avril 2022 le lancement du plan de réhabilitation et de reconstruction de la Sonara. Le chantier inclut la reconstruction des unités détruites, l’achèvement du projet « Sonara 2010 » engagé depuis 2008 et jamais finalisé, ainsi que l’installation d’un hydrotracteur destiné à améliorer la qualité des produits raffinés. La mise en œuvre doit se faire dans un cadre de partenariat public-privé, en tenant compte des règles juridiques, des responsabilités institutionnelles et des modalités de financement.
La modernisation de la raffinerie doit permettre de traiter le pétrole brut local à moindre coût, réduisant ainsi les subventions publiques et limitant les importations de brut. L’étude d’Axens apparaît comme un élément central d’un programme qui vise à repositionner la Sonara dans un environnement énergétique régional et international en pleine mutation.