Depuis hier nuit, 70 mineurs âgés entre 12 et 16 ans ont été libérés des centres de détentions de la région de l’Adamaoua. Ils appartiennent à un ensemble de 135 personnes qui ont été interpellées lors des manifestations post-électorales ayant émaillé l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. L’annonce faite en journée par Paul Atanga Nji le ministre de l’Administration territoriale (Minat), a ainsi été suivie d’actes concrets. Pour autant, ces mineurs ne jouiront pas définitivement de leur liberté car ils ont été libérés sous caution morale de leurs parents, a souligné le Minat. Ne tarissant pas d’éloges à l’endroit de Paul Biya qui en a pris la décision selon lui.
Le Minat s’est rendu à Ngaoundéré dans le cadre d’une mission de paix auprès des autorités religieuses et traditionnelles, au lendemain d’une élection présidentielle qui a été agitée, avec la contestation de la victoire de Paul Biya par Issa Tchiroma Bakary, qui s’était déjà autoproclamé vainqueur deux jours après le scrutin. Après la proclamation des résultats le 27 octobre dernier, Isa Tchiroma que la gendarmerie avait manqué d’arrêter le jour même de l’élection, a appelé à trois jours de villes mortes. Après une semaine d’inactivités sur une bonne partie du territoire. Les forces de maintien de l’ordre auxquelles se sont jointes dans certaines villes comme Douala, l’armée, ont et continuent selon des sources concordantes, de procéder des arrestations de proches d’Issa Tchiroma et de cadres du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). International crisis group parle de près de deux mille arrestations sur l’ensemble du territoire.
Ultimatum
Dimanche dernier, dans un message vidéo, Issa Tchiroma qui n’avait plus donné signe de vie depuis une semaine, a donné un délai de 48h aux dirigeants pour libérer les détenus. « Si dans 48 heures ils ne sont pas libérés, nous en tirerons toutes les conséquences politiques», a menacé le candidat arrivé officiellement 2ème. Rappelant que « ceux qui ont été interpellés n’ont fait qu’exprimer un droit fondamental».
L’ultimatum en question expire ce soir. Issa Tchiroma a annoncé que si les dirigeants actuels qu’il ne reconnaît pas ne s’exécutent pas, le peuple camerounais n’aura pas d’autre choix que de « défendre sa légitimité». Sans détails. A peine 24h après ces menaces, Paul Atanga Nji a engagé la libération des détenus mineurs, au moment où d’autres personnes arrêtées sont devant les tribunaux militaires à travers le pays. Entre temps, le Minat qui poursuit sa mission à Maroua depuis la nuit dernière, rencontre les autorités traditionnelles et religieuses.