Dans une déclaration au ton particulièrement ferme, la coalition d’acteurs politiques et de la société civile qualifie cette décision de « parjure » et de « trahison » du serment pris au nom de la transition.
« Une violation flagrante de la Charte de la Transition »
Selon les Forces Vives, la candidature du chef de la junte « foule aux pieds la Charte de la Transition » et viole les engagements solennels qu’il avait pris « devant Dieu, la Cour suprême, le peuple de Guinée et la communauté internationale ».
La déclaration rappelle notamment l’article 46 de la Charte, qui stipule clairement que « le président et les membres du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) ne peuvent faire acte de candidature ni aux élections nationales ni locales organisées pour marquer la fin de la transition ».
Une disposition, précisent-elles, « qui ne peut en aucun cas être modifiée ».
Les Forces Vives invoquent également l’article 25, alinéa 4, de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, selon lequel « les auteurs de changement anticonstitutionnel de gouvernement ne doivent ni participer aux élections organisées pour la restitution de l’ordre démocratique, ni occuper des postes de responsabilité dans les institutions politiques de leur État ».
Un bilan jugé « sombre et liberticide »
Au-delà du cadre juridique, la coalition dénonce un « bilan sombre et liberticide » du régime en place.
Elle accuse le pouvoir actuel d’avoir instauré un climat de répression marqué par « des violations massives des droits humains, une justice instrumentalisée, une corruption endémique et des restrictions drastiques des libertés publiques ».
Les Forces Vives affirment que « plus de 60 jeunes manifestants ont été tués lors des répressions », évoquant également des « disparitions forcées et des morts suspectes en détention ».
« Nous ne cautionnerons pas la confiscation du pouvoir », préviennent-elles avec fermeté.
Appel à la mobilisation nationale
Face à ce qu’elles qualifient de « confiscation du pouvoir par la junte », les Forces Vives annoncent leur refus catégorique de reconnaître la candidature du général Doumbouya.
Elles appellent le peuple de Guinée à une mobilisation nationale pour « défendre la démocratie et les acquis obtenus de haute lutte ».
« Nous réaffirmons notre détermination inébranlable à défendre, quoi qu’il en coûte, le droit inaliénable du peuple de Guinée de choisir librement ses dirigeants », déclarent-elles.
Et de conclure :« Mobilisons-nous massivement, dans la dignité et la détermination, pour contrecarrer la volonté de Mamadi Doumbouya de détruire nos acquis démocratiques. Quand un peuple ne défend plus ses libertés et ses droits, il devient mûr pour l’esclavage. »
Alkhaly Condé