Le niveau d’endettement du Cameroun continue donc de croître. Selon la note de Conjoncture mensuelle de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), l’encours de la dette du secteur public, au 30 septembre 2025, s’élève à 14 591 milliards de FCFA, représentant 43,9% du PIB. Soit une hausse de 0,8% par rapport au mois d’août 2025. Mais, ce niveau d’endettement reste pratiquement stable en glissement trimestriel, tout en affichant une progression annuelle de 2,6%, précise la CAA. La structure de cette dette met en évidence une concentration significative au niveau de l’administration centrale, qui en détient 93,3%, contre 6,5% pour les entreprises et établissements publics et 0,2% pour les Collectivités territoriales décentralisées (CTD).
Précisément pour l’administration centrale, à fin septembre 2025, l’encours de la dette directe s’établit à 13 613 milliards de FCFA, correspondant à 41% du PIB. Cette dette connait une baisse de 0,9% en glissement mensuel. Mais, elle reste stable sur le trimestre, tout en progressant de 3,3% en glissement annuel. La structure de cette dette demeure dominée par les emprunts extérieurs, qui en représentent 62,9%, principalement contractés auprès de bailleurs bilatéraux et multilatéraux. La dette intérieure, pour sa part, constitue 37,1% de l’encours total.
952 milliards pour les établissements et entreprises publics
Pour ce qui est des établissements et entreprises publics, la dette directe, au 30 septembre 2025, s’élève à 952 milliards de FCFA, soit 2,9% du PIB. Elle enregistre un repli de 0,6% en variation mensuelle, se stabilise sur un trimestre et se contracte significativement de 6,6% en glissement annuel. Par ailleurs, les passifs conditionnels explicites de l’État sont estimés à 4 897 milliards de FCFA, soit 14,7% du PIB. Ce volume demeure stable en glissements mensuel et trimestriel, mais baisse de 0,1% en glissement annuel. Ces passifs, selon la CAA, correspondent aux investissements cumulés réalisés dans le cadre des Partenariats public-privé (PPP), illustrant le recours non négligeable et statique depuis plusieurs mois à ce type de montage financier pour le développement des infrastructures, sans alourdir l’endettement direct de l’État.
Enfin, la dette des Collectivités territoriales décentralisées (CTD’s) reste marginale, s’établissant à 26 milliards de FCFA. Elle est constituée à 60,8% de dette flottante et 39,2% de dette bancaire directe. Selon la CAA, des efforts continus sont déployés pour améliorer la comptabilisation et la traçabilité de cette dette, notamment à travers une collaboration renforcée entre les ministères des Finances, celui de la Décentralisation et du développement local, et le Comité national des finances locales, et la poursuite de collecte des informations auprès des collectivités.
Les principaux créanciers du Cameroun
Les principaux créanciers multilatéraux du Cameroun sont la Banque mondiale (IDA et BIRD), qui détient 42,4% de la dette multilatérale, soit 23,1% de la dette extérieure totale ; le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD et FAD), qui représente 24,5% de la dette multilatérale, soit 13,4% de la dette extérieure totale ; et le Fonds monétaire international (FMI), avec 21,2% de la dette multilatérale, soit 11,6% de la dette extérieure totale, hors allocation des Droits de tirages spéciaux (DTS). Pour sa part, La dette bilatérale se chiffre à 2 591,6 milliards de FCFA, soit 7,8% du PIB. La Chine en constitue le premier détenteur, avec 63,4% de cette composante, soit 19,2% de la dette extérieure totale, confirmant sa place de premier partenaire bilatéral. La France suit avec 26,1% soit, 7,9% de la dette extérieure totale.