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Le ministre béninois de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, a surpris l’opinion à travers sa décision de ne pas déposer sa candidature pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD). Cette décision, confirmée par Jeune Afrique le vendredi 31 janvier 2025, met fin à des spéculations qui circulaient depuis plusieurs semaines. Alors que le délai pour le dépôt des candidatures expirait le vendredi 31 janvier 2025 à 17 h, heure d’Abidjan, Wadagni, reconnu pour son profil et ses compétences adaptées à ce poste prestigieux, a choisi de ne pas s’engager dans cette course. Sa renonciation constitue un tournant majeur dans la politique économique africaine, d’autant plus qu’il était considéré comme l’un des candidats les plus en vue pour prendre la relève d’Adesina, dont le mandat s’achève. Cette décision ouvre désormais la voie à d’autres personnalités souhaitant briguer le poste. La présidence de la Banque africaine de développement représente un enjeu majeur pour le développement économique du continent. Si le retrait de Wadagni soulève des interrogations quant aux raisons qui l’ont poussé à abandonner cette opportunité, il laisse également entrevoir de nouvelles perspectives pour d’autres leaders économiques africains aspirant à diriger cette institution. Ainsi, l’avenir de la BAD et la gouvernance économique en Afrique se dessinent sans l’implication du ministre béninois, mais avec l’émergence de nouvelles dynamiques et prétendants prêts à relever ce défi pour le développement du continent.
Les cinq (05) candidatures enregistrées
Ce 31 janvier 2025 à 17 heures (Heure de Côte d’Ivoire), la Banque africaine de développement (BAD) a clôturé le dépôt de candidature pour la course à l’élection de son 10ème président. Au total 05 ambitions sont dans le starting block.
La Sud-Africaine Swazi TSHABALALA, le Sénégalais Amadou HOTT, le Mauritanien Sidi Ould TAH, le Zambien Samuel Munzele MAIMBO et le Tchadien Mahamat Abbas TOLLI sont les dossiers enregistrés à l’institution financière panafricaine ayant son siège à Abidjan.
Le mode de d’élection
L’élection aura lieu en mai 2025. Pour être élu président de la BAD, il faudra obtenir les voix des autres pays et/ou organisations régionales. Le candidat doit recueillir deux majorités des suffrages exprimés : 50,01% des pouvoirs de vote des 81 membres de l’institution et 50,01% des membres régionaux (pays africains). Chaque pays dispose d’un droit de vote en fonction de sa participation au capital de la BAD. C’est dire que l’élection se base sur des droits de vote des pays africains et non africains relativement. Autrement dit, plus un pays a souscrit au capital de la BAD, plus il pèse au moment du vote. Le Nigeria est le premier actionnaire de la BAD avec 9,25% du capital et des droits de vote. Ainsi son soutien est donc très sollicité.
Une multinationale de développement solide
La Banque africaine de développement fondée en 1964 est établie dans le but de contribuer au développement et au progrès social des États africains. Solide, elle a réussi à maintenir sa note de crédit «AAA>> obtenue de toutes les grandes agences de notation : Standard & Poor’s, Fitch, Moody’s. Elle dispose d’un capital de 318 milliards de dollars.
Le groupe comprend trois entités la Banque africaine de développement, le Fonds africain de développement créé en 1972 et le Fonds spécial du Nigéria créé en 1976.
La mission de la Banque est de combattre la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie sur le continent, via la promotion des investissements à capitaux publics et privés dans des projets et des programmes aptes à contribuer au développement économique et social dans la région. La BAD est un fournisseur financier pour bon nombre de pays africains et d’entreprises privés investissant au sein des pays membres de la région.
Augustin HESSOU