
Le 28 janvier 2025, à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux au ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Économie Sociale et de l’Artisanat, Achille Bassilekin III, une annonce majeure a été faite concernant le financement des PME. « Au titre de la mobilisation de l’accès au financement des PMEESA, il est à relever que 65 dossiers de crédits au profit des PME ont été financés en 2024 pour un montant global de 1.251.992.208 FCFA (1,2 milliard de FCFA) », a-t-il déclaré, soulignant une progression par rapport aux financements de 2023. Dans le même élan, la BC-PME a franchi un cap en lançant les premiers financements à travers son guichet agricole. « La BC-PME a également ouvert un Guichet Agricole dont la dotation pour la première année en termes de financement des PME agropastorales se chiffre à 1 milliard de FCFA », a précisé le ministre.
UNE IDÉE MÛRIE DEPUIS 2021
L’initiative d’un guichet agricole dédié ne date pas d’hier. Dès 2021, la BC-PME, en collaboration avec l’Agence de Promotion des PME (APME), posait déjà les jalons de cet outil destiné à faciliter l’accès au crédit pour les entreprises agricoles et agroalimentaires. À l’époque, Agnès Ndoumbè Mandeng, Directrice Générale de la banque, expliquait que cette démarche s’inscrivait dans une vision plus large visant à structurer le Programme d’Appui aux Petites et Moyennes Entreprises Agricoles et Agroalimentaires (PMEAA). « L’objectif est de donner une nouvelle impulsion et surtout de renforcer les capacités des différents acteurs à travers des infrastructures matérielles et immatérielles, mais également grâce à des formations ciblées », expliquait-elle alors.
ALLIER FINANCEMENT ET RENFORCEMENT DES COMPÉTENCES
Au-delà des simples décaissements de fonds, la BC-PME entendait structurer son action en développant les compétences des entrepreneurs du secteur. Cette approche se traduit par la formation des acteurs agricoles et agroalimentaires, mais aussi par l’identification d’instruments financiers adaptés aux besoins spécifiques des PME du secteur. Ainsi, bien avant l’opérationnalisation du guichet, la BCPME et l’APME avaient initié des études préliminaires visant à mettre en place des mécanismes de financement innovants. Parmi les dispositifs examinés, le cautionnement mutuel s’est imposé comme une solution prometteuse.
Ce système repose sur la création de sociétés de cautionnement mutuel (SCM), des structures où les entrepreneurs mettent en commun leurs ressources pour offrir aux banques des garanties collectives. Une approche fondée sur la solidarité entre acteurs économiques, qui permet aux PME d’accéder à des financements à des conditions plus avantageuses. « Ces sociétés permettent aux PME d’accéder à des crédits à des conditions plus favorables en mutualisant les risques. Chaque adhérent contribue à un fonds commun qui sert de garantie aux établissements financiers, réduisant ainsi l’un des principaux obstacles au financement des PME : le manque de garanties solides », expliquait Jean Marie Louis Badga, Directeur Général de l’APME, lors d’un atelier organisé à Douala en 2021.
UNE MISE EN ŒUVRE PROGRESSIVE
Si le projet a pris forme en 2024, son déploiement n’a pas été immédiat. La BCPME a reconnu dès le départ, que le calendrier initial devait être ajusté en raison de divers facteurs, notamment les répercussions de la pandémie de Covid-19. « La mise en œuvre est supposée se faire sur une période de 12 mois, mais avec la situation actuelle, notamment les impacts de l’épidémie de coronavirus, le calendrier pourrait être ajusté. Néanmoins, à la BC-PME, nous avions déjà commencé à accompagner et financer le secteur de l’agro-industrie », précisait l’institution