CAMEROUN :: L’énigme du pouvoir. Qui gouverne vraiment derrière Paul Biya, le président réélu ? :: CAMEROON
La crise politique au Cameroun atteint un seuil critique suite à la réélection contestée du président Paul Biya, âgé de 92 ans, lors du scrutin du 12 octobre 2025. Malgré la validation officielle de sa victoire par le Conseil constitutionnel, octroyant un huitième mandat au chef de l’État en place depuis plus de quatre décennies, le pays est en proie à une vague de tensions post-électorales.
L’opposition, notamment menée par Issa Tchiroma Bakary, dénonce des fraudes massives et a appelé à des opérations de “villes mortes”, paralysant brièvement des centres économiques comme Douala, symptôme d’une défiance populaire profonde. Cette atmosphère volatile est exacerbée par une répression des mouvements de contestation, des organisations de défense des droits humains faisant état de dizaines de civils tués et de milliers d’arrestations visant des leaders de l’opposition, des journalistes et des militants.
L’interrogation centrale qui domine le débat public n’est plus la longévité de Paul Biya, mais l’identité de ceux qui exercent réellement le pouvoir en coulisse. Avec un président qui se fait de plus en plus discret et dont l’état de santé interroge, une perception grandissante s’installe, celle d’un « pouvoir parallèle » ou d’une « troïka » dirigeant de facto l’État.
Trois figures majeures sont désignées par les observateurs nationaux et internationaux comme les visages derrière le trône : Chantal Biya, l’influente Première Dame, Samuel Mvondo Ayolo, Ministre Directeur du Cabinet Civil, et Ferdinand Ngoh Ngoh, le puissant Ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République. Ces personnalités, véritables piliers du système présidentiel camerounais, concentreraient les leviers de décision, contrôlant l’agenda présidentiel, la communication et les nominations stratégiques. Leur influence est perçue comme un filtre indispensable, une voie d’accès privilégiée, voire exclusive, au chef de l’État.
Le rôle prépondérant de ce trio dans la gestion de la crise post-électorale et la distribution des rôles au sein de l’appareil d’État illustre l’opacité croissante de la gouvernance au Cameroun. L’absence du président dans le débat public et sa victoire controversée amplifient les appels à la transparence et au respect des libertés fondamentales.
Face à cette situation, l’avenir politique du pays semble dépendre non seulement des actions de l’opposition et de la société civile, mais également des dynamiques internes au sein de cette garde rapprochée présidentielle. La communauté internationale surveille l’évolution de la situation, la stabilité du Cameroun étant essentielle pour l’équilibre de la sous-région. Pour sortir de cette impasse politique, l’exigence de clarté sur l’exercice du pouvoir et la nécessité d’un dialogue inclusif semblent plus urgentes que jamais.
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