Quelques jours après le tollé suscité par des leaders de l’église catholique romaine au sujet de la misère des familles au Cameroun, et surtout de l’éventualité d’une candidature de Paul Biya à la prochaine élection, le gouvernement par la voix de son porte-parole, est sorti de sa réserve et « déplore la véhémence de certaines prises de position focalisées sur le seul enjeu présidentiel et fondées sur une interprétation spécieuse et abusive des propos du président de la République ». René Emmanuel Sadi indique dans le communiqué que « le gouvernement considère que les prises de position tranchées de quelques autorités religieuses sur la prochaine élection présidentielle (…) n’engagent que celles-ci et ne sauraient en rien, ni mettre en cause les relations entre l’Etat et les confessions religieuses, ni influer sur le libre choix des Camerounais qui sauront le moment venu, se déterminer en toute souveraineté et en toute responsabilité». D’ailleurs « le Cameroun est un Etat laïc où les religions cohabitent en bonne intelligence et entretiennent des relations harmonieuses avec les pouvoirs publics».
Le porte-parole du gouvernement dénonce les dénonciations des évêques de Yagoua et Ngaoundéré ainsi que de l’archevêque de Douala, sur la question. Messeigneurs Barthelemy Yaouda, Emmanuel Abbo et Samuel Kleda ont condamné ce qu’ils voient comme une obstination de Paul Biya à se représenter à a présidentielle d’octobre 2025, à 92 ans. Le président de la République n’ayant pas fermé la porte à une nouvelle candidature dans son discours à la nation le 31 décembre 2024.
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«Au demeurant, s’agissant de son éventuelle candidature à la présidence de la République, le président Paul Biya a déjà dit lui-même qu’en temps opportun, il fera savoir s’il se porte ou non candidat à cette élection », rappelle René Emmanuel dans un communiqué rendu public ce 7 janvier 2025. Ajoutant que cette « clarification » de Paul Biya lors de la visite d’Emmanuel Macron, le président français en juillet 2022, « rend superfétatoire toute polémique sur cette question.» Alors « le gouvernement invite les Camerounais à s’en tenir à cette réponse, en même temps qu’il demande à toutes celles ou ceux qui aspiraient à la fonction présidentielle, de se préparer du mieux possible, à prendre part à une élection dont il prépare, avec les structures compétentes, à garantir le bon déroulement dans un climat de sérénité et de transparence et de paix », lance le porte-parole du gouvernement.